Mont-Rhumsiki, Mokolo, Nord-Cameroun

lundi 7 juin 2010

Garoua : Neuf détenus libérés grâce aux remises de peine

207 des 1400 prisonniers de la prison centrale de Garoua ont bénéficié de la remise et de la commutation de leurs peines.

Malgré le fait qu’ils soient coupés de toute communication avec l’extérieur depuis le 20 mai 2010, date de la dernière tentative d’évasion à la prison centrale de Garoua qui a connu la mort de trois prisonniers au cours de deux tentatives d’évasion, l’ensemble des détenus de la prison ont salué la décision du président de la République portant commutation et remise de peine à certains prisonniers. Ainsi, 207 détenus de la prison centrale de Garoua ont bénéficié de la grâce présidentielle décrétée le 20 mai 2010 à l’occasion de la célébration des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification.
Parmi les bénéficiaires de la grâce présidentielle, 9 ont immédiatement recouverts la liberté. Au cours de la cérémonie qui s’est déroulée à l’intérieur de la cour du pénitencier le 7 juin dernier et présidée par le délégué régional de l’administration pénitentiaire du Nord, Ernest Ngassam, les prisonniers offert un tableau réalisé par eux-mêmes au chef de l’Etat. Un chef d’œuvre dans lequel figure le logo du cinquantenaire et deux bras dont une les chaîne ont été brisés, signe de leur liberté recouvrée.
Ces remises et commutations est un « appel à la responsabilité, à l’effort de tous », estime le délégué régional de l’administration pénitentiaire du Nord, Ernest Ngassam. Soixante douze autres auraient dû eux aussi recouvrer leur liberté s’ils n’avaient pas à payer les amendes et frais de justice, objets des contraintes par corps qui leurs sont infligées tout comme 126 autres détenus, bénéficiaires eux aussi des remises à divers degré. « Ils seront progressivement libérés, leurs peines ayant été réduites », a promis le délégué régional de l’administration pénitentiaire du Nord, Ernest Ngassam.
Pour Hamadou, l’un des prisonniers libéré, il est temps de retourner vers le bon chemin et de tout recommencer à zéro. « J’étais un père de famille et je vivais paisiblement. Je gagnais une vie bien. J’ai fréquenté des mauvaises compagnies et elles m’ont entraîné et je suis tombé dans leur piège », confesse le détenu désormais libre par la grâce présidentielle. Il entend retrouver du travail et s’occuper de sa petite famille.
Aux 9 ex-prisonniers libérés, Ernest Ngassam a prodigués des conseils. Abandonnez la voie de la facilité, du mensonge, du vol et autres crimes et cultivez l’esprit de l’effort, le respect de votre personne, de celle de votre prochain et de la chose d’autrui, a-t-il exhorté. « Si vous vous êtes retrouvés en prison par accident, ou par ignorance de la loi, maintenant que vous l’avez connue, fuyez le mal, ne revenez pas en prison volontairement car, récidivistes, le tribunal sera sévère envers vous et vous ne bénéficierez plus d’une prochaine remise.
Pour le procureur générale du tribunal de grande instance de Garoua, Jean Nwafo , les prisonniers condamnés entre autres pour récidive, assassinat, vol aggravé, détournement de deniers publics, corruption, concussion, favoritisme, trafic d’influence et intérêt dans un acte tout comme pour fausse monnaie, fraude fiscale, fraude au examen, condamné pour infraction commise pendant qu’on est en détention… ne bénéficient pas de la remise des peines et des commutation.
En souhaitant une bonne réintégration aux détenus libérés, le régisseur Francis Wantoh Teih a prescrit discipline, bonne moralité et respect des personnels d’encadrement durant le reste de leur séjour à la prison centrale car, le gouvernement « se soucie des détenus ainsi que de leurs conditions de détentions ».
Construite pour accueillir 500 prisonniers, la prison de Garoua comptait près de 1400 pensionnaires, le 7 juin 2010. Les remises de peine et les commutations à 207 détenus va pouvoir la décongestionner et accorder « un plus d’espace pour se mouvoir » au reste des prisonniers.

Jean Pierre Hachda