Mont-Rhumsiki, Mokolo, Nord-Cameroun

samedi 27 novembre 2010

Tokombéré: Le collège Baba Simon fête ses 20 ans


La célébration des 20 ans du collège Baba Simon a été une occasion d’action de Grâce et réflexion sur l’avenir du collège.

« Je fus surprise de voir mon fils rafistoler ses habits tout seul, puis l’année suivante, un banc était renforcé, des tables fabriquées et je vous assure, aujourd’hui, je n’ai aucunement besoin d’un mécanicien pour n’importe qu’elle besogne. J’ai juste acheté du matériel pour les réparations : coller les tôles qui coule et le tuyau d’eau cassé, changer un robinet défectueux, réparer les panne d’électricité, changer une ampoule par une regrette. Bref, ce sont des « hommes à tout faire ». C’est le témoignage de Mme Kidmo, mère de trois élèves et six neveux inscrits au collège Baba Simon. A l’occasion de la célébration du 20e anniversaire de ce collège privé catholique, situé à 40 km de Maroua au Nord-Ouest, autorités administratives, religieuses, parents d’élèves, anciens élèves et des partenaires venus de tous les horizons ont tenu a saluer les efforts entrepris par ce collège créé en 1990 et transformé en établissement secondaire avec second cycle en 1997.
« Au cours des 20 années d’existence, du Collège Baba Simon, beaucoup de réalisations ont été faites par les créateurs et les différent acteurs de cet établissement dont la renommée dépasse les frontières de notre département voire de notre région et même de notre pays », a salué le préfet du département du Mayo-Sava qui a fait le déplacement de Tokombéré le 26 novembre 2010. Selon ses propos, le projet pédagogique du collège Baba Simon, « l’école pour la vie », répond parfaitement aux aspirations du gouvernement qui prône la professionnalisation des enseignements. « Les résultats éloquents obtenus aux différents examens officiels montrent à suffisance qu’il est bien possible de former des citoyens complets par l’enseignement général mais également en intégrants dans leur environnement socioéconomique et culturel immédiat », a-t-il noté.
Avant, parents, anciens élèves et enseignants ont raconté chacun les moments de l’histoire de cette institution. « En 20 ans, il y a eu des difficultés, for des réussites aussi », a noté un parent d’élève. Depuis, 2.457 élèves sont passés par le collège. Et aujourd’hui, les fruits sont visibles car le collège a permis de former des citoyens dans tous les domaines de la vie. « 20 ans après, les fruits sont visibles. Aujourd’hui nous avons des anciens élèves qui sont médecins, qui sont polytechniciens, menuisiers, enseignants dans le supérieur, le secondaire et le primaire et donc pour nous ce sont des fruits positifs. Et puis, il y a aussi le faut que les enfants ont appris ici au collège dans le cadre des passerelles en agriculture, maçonnerie etc., permet d’améliorer leurs conditions de vie et de fait leur situation économique, dans leur famille ou dans la région », relève le principal du collège, Etienne Zikra avant d’ajouter que 20 ans « c’est l’âge où on pense qu’on a parcouru du chemin et il faut faire une pause pour évaluer ce chemin parcouru et ce projeter aussi dans l’avenir ».
Pour les partenaires du collège depuis tout ce temps, le collège Baba Simon est un projet significatif, qui intéresse autant les familles que la communauté éducative. « C’est beaucoup de joie de retrouver tout le collège avec des projets nouveaux et des projets qui se poursuivent bien. Avec des objectifs qui peu à peu sont atteints, en particulier permettre aux jeunes de montagne de faire des études et de réussir leur vie, c'est-à-dire d’avoir un métier ou un engagement dans leur village, être de bon de citoyens, des gens responsables avec leur famille. Ces objectifs se poursuivent aujourd’hui, je le vois avec mes yeux », estime Nicole Payelle, première principal du collège, qui a fait le déplacement de Tokombéré.
La célébration eucharistique célébrée par Mgr Philippe Stevens, Evêque de Maroua et Mgr Michel Sentier, Evêque du Diocèse de Créteil en France, a été un moment d’action de Grace au Seigneur pour ce qu’il a fait et veillé sur le collège et sur tous ces enfants qui se sont formés dans ses classes. De même, beaucoup reste à faire pour parfaire l’œuvre chère à Baba Simon. Le besoin de nouvelles infrastructures, l’adaptation des passerelles aux nouvelles exigences des villages, le problème de la voie d’accès au collège et la subvention de l’Etat restent les défis majeurs à surmonter.
« Pour moi, le conseil que j’ai à donner c’est que, il faut être ouvert à tous les pauvres car le collège Baba Simon a été ouvert comme le collège Mazenod autrefois pour les pauvres de la montagne. Il faut qu’on garde cela avec un petit problème financier. Quand on est pauvre, on ne peut pas payer beaucoup et donc ça pose un petit problème », explique Christian Aurenche, fondateur du collège. De même, des efforts s’impose au plan pédagogique, financier, pastoral et même sur les acticités post et périscolaire. « A mon avis, il suffit tout simplement de redoubler d’effort et puis d’assurer un suivi de proximité d’abord au niveau des élèves et au niveau du corps enseignants pour le maintien de l’excellence dans notre collège Baba Simon », conseille le secrétaire à l’éducation catholique du Diocèse de Maroua-Mokolo, Mahama L’Taglock.


Réactions

Philippe Delorme, responsable de l’enseignement catholique du Diocèse de Créteil, France
Je suis ici à Tokombéré au collège Baba Simon parce que je suis le responsable de l’enseignement catholique de Créteil et que nous sommes associés avec le collège Baba Simon depuis 20 ans. Je viens découvrir et célébrer cet anniversaire particulièrement important pour Baba Simon et le collège et pour l’enseignement catholique de Créteil qui soutient depuis 20 ans le collège. Le collège a écrit, « tout homme est un frère ». Nous croyons que pour que cette fraternité existe il faut des moments de rencontre, il faut des possibilités de s’accueillir dans nos différence et que c’est ça qui fonde l’enseignement catholique, que ce soit au niveau local, au niveau national, international. C’est accueil de tous et l’amour de chacun.

« Cela m’a également permis de voir ce qui se vivait »
Mgr Michel Sentier, Evêque de Créteil, France

Je suis l’Evêque de Créteil depuis trois années et l’évêque étant lié avec l’enseignement catholique de son Diocèse, j’ai découvert qu’un partenariat existait entre l’enseignement catholique du Diocèse de Créteil et le collège Baba Simon. Et l’association qui a été crée pour soutenir le collège et l’ensemble du projet qui s’appelle « l’Ecole de la vie ». Alors comme c’était le 20e anniversaire, je visite tous les établissements catholiques de mon Diocèse pour encourager les enseignants à faire vivre le projet éducatif inspiré de l’Evangile. C’est un projet de promouvoir tout homme et tout l’Homme. C’est normal puisque le Collège Baba Simon fait partie un peu en partenariat de l’enseignement catholique du Diocèse, que je vienne aussi visiter l’établissement. C’est pour cela que je suis venu pour les 20 ans. je suis très heureux parce que j’ai essayé d’ouvrir mes yeux, de beaucoup écouter, de visiter et ce qui me plait c’est de voir que le projet éducatif des enfants est en lien avec le projet de Santé de l’hôpital, les centre de santé qui se développe dans les villages, la maison du paysan avec des projets que des jeunes qui ont été formés au collège à cause des passerelles puissent rester dans leur village, promouvoir l’agriculture, promouvoir une autre vision de l’homme et ne pas laisser les jeunes être attirés seulement vers les grandes villes où il vont trouver le chômage ou même l’Europe. Cela m’a également permis de voir ce qui se vivait au niveau de la promotion féminine. Ce qui plait, c’est qu’il y a une vision de développement qui vise l’Homme et tout l’Homme. Et dans ce projet global, on sent que Dieu est à l’œuvre, Dieu est présent, c'est-à-dire que ceux qui participent ici ont une énergie, un enthousiasme qui vient sans doute de leur vision de l’Homme puisé dans la Foi et dans l’Evangile.

Abbé Christian Aurenche, fondateur du collège
Je ressens la joie d’avoir achever un projet que Baba Simon, l’Abbé Simon Mpeke, avait formulé sans pouvoir le réaliser. Et puis s’était absolument logique si on veut mettre les hommes debout il faut les prendre à tous leurs âges, que se soit dans la santé, on les évite de mourir ensuite il faut les éduquer. Et maintenant on a beaucoup^d’étudiants qui marchent avec nous, qu’on les soutient, qu’on encourage. Donc le collège était dedans, c’était normal pour essayer, comme l’a dit l’évêque, de leur donner une éducation à la vérité et à la sagesse, ça marche bien. Les grands défis c’est qu’on s’aperçoit dans le pays, il faut quand même qu’on forme très bien les jeunes parce qu’on voit beaucoup de déviances dans tous les domaines. Tous ces jeunes qu’on essaie d’encadrer, de leur sonner une formation scolaire et intellectuelle, une bonne éducation humaine et spirituelle. On espère ensuite que se soit de bons citoyens, de bons fonctionnaires, de bons techniciens, honnêtes et droits. On espère et ce qu’on garantit c’est qu’on les suit après le Bac, qu’ils sont à l’université et même lorsqu’ils sont en engagement professionnel. On va encore essayer de les garder pour qu’ils ne perdent pas les engagements qu’ils avaient faits au tout début. Ensuite, que les enseignants soient d’abord fidèles à leur enseignement donc qu’ils restent le plus souvent qu’ils ne le font actuellement et qu’ils sachent donner les conseils humaniste, pas simplement sur l’éducation, les maths ou l’histoire mais vraiment faire des hommes tels que on souhaite de les faire.

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